Culture du ver à soie en Touraine Magnanerie de Bourré

Pour le thème Coutumes du RDV mensuel EnFranceAussi, je vous propose de découvrir la culture du ver à soie en Touraine, à travers la visite de la Magnanerie de Bourré, dans le Loir et Cher, réalisée l’été dernier. Ce n’est pas de grandes fabriques de soieries dont je vais vous parler mais de cette coutume locale qui générait un petit complément de revenus dans les familles associée à une autre tradition locale : l’habitat troglodytique.

C’est en effet une double visite que propose ce site de la vallée du Cher, tout près de Chenonceau : découvrir l’histoire du ver à soie et celle des troglos !

La soie en Touraine

Si désormais quand on pense soie on pense Orient ou Lyon, à partir du XVème siècle, Tours était la capitale de la soierie française. C’est en effet en Touraine que le roi Louis XI avait lancé en 1470 une manufacture de soie pour contrecarrer la production italienne.

Dès lors , l’élevage du ver à soie ou Bombyx du mûrier devient une pratique locale très rependue, un bon moyen pour les femmes , voir les enfants ou les gens âgés de rapporter un peu d’argent à la famille. Et à la place où sont désormais les vignes, c’étaient plutôt les muriers, dont les feuilles sont la nourriture exclusive de ce ver, qui occupaient le terrain!

Les muriers de la magnanerie de Bourré

Culture du ver à soie en Touraine Magnanerie de Bourré

Pourquoi était-ce une activité si rependue dans les familles ? Pour faire éclore les œufs, il leur fallait une température chaude, et constante… Quoi de mieux que celle du corps humain? Une poche placée sous les vêtements et voilà des couveuses toutes trouvées! Une fois le ver sortit de l’oeuf au bout d’une dizaine de jours, il fallait ensuite le nourrir plusieurs fois par jour de feuilles de murier, pendant environ 1 mois. Un entretien à la portée de tous. Ensuite, le ver s’enfermait dans son cocon, qui serait déroulé pour obtenir le fil de soie.

C’est toute cette histoire que l’on peut revivre en visitant la magnanerie de Bourré. Une petite production y est encore réalisée , ce qui rend la visite très vivante et très pédagogique. On peut y aller sans problème en famille, petits et grands apprendront plein de choses! Et dans la bonne humeur en prime, c’était le propriétaire qui assurait la visite le jour où nous y étions, entre anecdotes et rires, on ne voit pas le temps passer!

Accouplement des papillons, ponte des oeufs puis les différentes étapes de l’évolution du ver, toutes les étapes sont visibles à la magnanerie!

Jusqu’au XIXème siècle, la soierie de Touraine connaîtra de belles périodes de fastes et permettra à bon nombre de familles de la région, et en particulier de la vallée du Cher, mais aussi à Véretz ou Cormery, d’arrondir un peu leurs revenus. Un exemple, les rapports des intendants de Touraine signalent la présence, à Tours et à plusieurs lieues à la ronde, de 20 000 ouvriers en soie mettant en œuvre 8 000 métiers, 700 moulins et 40 000 dévideurs au XVIIème. Cela concernait toutes les couches de la population. Diane de Poitiers fit ainsi venir 150 pieds de mûriers blancs au château de la Bourdaisière à Montlouis sur Loire pour fonder sa magnanerie de Chenonceau.

Les soieries Roze, spécialisées dans l’ameublement portent toujours haut cette tradition tourangelle.

Suite des étapes : le cocon et le fil de soie prêt à être dévidé, comme autrefois !

Visiter un troglo – habitat troglodytique en Touraine

Petit point vocabulaire pour commencer , l’habitat est dit troglodytique, le mot troglodyte désignant lui l’habitant de ce type d’habitat. Bon, en pratique, troglo tout court, ça s’adapte à tout!

Les troglos sont très nombreux dans le val de Loire, de la simple cave au véritable palace ou presque (on trouve désormais de superbes chambres d’hôtes dans ce qui pouvait être autrefois des espaces agricoles), de véritables villes souterraines, sous le château de Brézé par exemple (où il y avait aussi une magnanerie d’ailleurs).

Je vais essayer dans les prochaines semaines de vous parler de quelques sites remarquables de la région pour compléter cet article, j’ai pas mal de photos en stock!

Au détour d’un virage, entre roche et végétation, on découvre tout à coup des signes d’habitat, bienvenue à Bourré!

En visitant la magnanerie de Bourré, on visite également un habitat troglodytique, et on découvre toute l’histoire et les spécificités de ce type de logement, de quoi faire tomber quelques préjugés!

Des photos anciennes évoquent la vie d’autrefois, et si désormais, l’habitation a tout le confort moderne, elle n’a pas beaucoup changé d’aspect au fil des siècles. Un vrai petit cocon!

La taille de la pierre de tuffeau (qui aura servi à la construction de tous les châteaux de la Loire par exemple) est aussi évoquée au fil de la visite.

D’autres lieux à visiter à Bourré et dans les environs

Une région où il y a beaucoup à voir! Quelques exemples:

Visiter le Sud Val de Loire 1: Bourré troglo degusto

Visiter Montrichard

Visiter Pontlevoy

Le cher à vélo autour de Chenonceaux

Zoo parc de Beauval 2020

Noël à Chenonceau

En balade à Saint Aignan sur Cher

Visite du château de Chaumont sur Loire

Visiter La Magnanerie de Bourré

Infos pratiques – La Magnanerie de Bourré https://www.magnanerie-troglo.fr/infos-pratiques/

Touraine Magnanerie de Bourré Loir et cher

Une participation au RDV mensuel d’En France aussi , avec un thème proposé par Pierre du blog Mon grand Est.

13 commentaires

  1. Merci pour ce voyage dans la belle Touraine ! C’est incroyable ce savoir-faire de la culture du ver à soie ! Et ces troglos, elles sont fantastiques ! Bon mois de décembre et à bientôt !

  2. J’ai déjà eu l’occasion de visiter des troglodytes dans la région de la Loire, j’ai été vraiment impressionnée de voir comment ces gens, peuvent vivre dans de telles conditions. Très intéressant ton article, on en apprend beaucoup sur les vers à soie !

  3. C’est un article vraiment intéressant avec de belles photos !
    Ça m’a toujours impressionnée la culture du ver à soie.
    Merci pour ce joli partage, bonne journée !

  4. Alors là, j’étais loin de m’imaginer que l’on couvait les vers à soie sous les vêtements ! Merci pour cette découverte. Et puis la beauté de ces troglos… J’ai une collègue qui a vécu dans l’un de ces habitats et elle nous raconte de temps en temps les soirées à thème extravagantes qu’elle y organisait !

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