“Le Christ s’est arrêté à Éboli”, disent les paysans de Gabliano, petit village de Lucanie, tellement ils se sentent abandonnés, misérables. L’auteur, antifasciste, a vécu là, en résidence surveillée, de 1935 à 1936.
Carlo Levi, écrivain, médecin, peintre, journaliste et homme politique , est né à Turin, le 29 novembre 1902. Il a achevé en 1924 ses études de médecine.
En 1929, il participe au mouvement anti-fasciste Giustizia e Libertà et devient également membre du Parti d’action. Arrêté en 1935, il est condamné par le régime au confino (résidence surveillée) dans une région désolée du Mezzogiorno, à Grassano, puis à Aliano, en Basilicate, expérience dont il tirera le livre Le Christ s’est arrêté à Eboli et qui marqua profondément sa peinture.
Retrouvant sa liberté, il part en France et y vit de 1939 à 1941. En 1941, de retour en Italie, il est arrêté à Florence et emprisonné dans la prison de Murate. Il est libéré après l’arrestation de Benito Mussolini .
Après la Deuxième Guerre mondiale, il s’installe à Rome où il devient pendant un certain temps rédacteur de Italia libera, la publication du Partito d’Azione, une organisation anti-fasciste.
Il continue d’écrire et de peindre, exposant en Europe et aux États-Unis.
En 1963, il est élu au Sénat en tant qu’indépendant, sous l’étiquette du Parti Communiste, et réélu en 1968.
Il meurt d’une pneumonie à Rome en , mais ses dernières volontés sont d’être inhumé à Aliano (Gagliano en dialecte local comme il la nomme dans ses écrits). La maison qu’il y occupa peut encore être visitée.
Illustrations de l’article Aliano e il Parco letterario Carlo Levi :
Gagliano aujourd’hui, et la maison où Carlo Levi a séjourné transformée en musée :









Mon petit mot
Un incontournable de tout voyage dans le Sud de l’Italie!
Acheté il y a longtemps, j’attendais pour le sortir de programmer enfin un voyage dans cette région, je voulais découvrir ce texte in-situ, en pouvant mettre des images de cette région aujourd’hui en contre point à celles de Carlo Levi.
Matera était la dernière étape de notre voyage, les photos arriveront dans quelques temps, mais je suis ravie de l’avoir lu à cette occasion.
Un texte extrêmement intéressant, pour mieux comprendre ce clivage Nord-Sud de la botte italienne.
Entre ethnologie, souvenirs, vie quotidienne, l’auteur dépeint cette région avec beaucoup de détails et nous fait entrer dans un autre monde : les croyances, le rapport à la mort, à la médecine, les liens familiaux, la place de chacun, des sorcières aux exilés, et surtout… la misère.
Entre malaria et terres inhospitalières, banditisme, rêves plus ou moins déçus d’Amérique, rapport au pouvoir romain, et à ses représentants, guerre d’ Abyssinie, fascisme… c’est l’histoire de l’Italie vue du côté des oubliés…
Il y a les fameuses pages bien connues sur Matera aux grottes et sassi comparés à l’enfer de Dante, ravagé par la misère et la malaria, quel décalage de voir ces sassi désormais envahis par les touristes et pour certains transformés en luxueuses chambres d’hôte avec piscine à l’intérieur ou en terrasse… cela laisse songeur….
Je ne connaissais pas l’oeuvre picturale de Carlo Levi, c’est aussi l’occasion de la découvrir et en particulier ces oeuvres autour de cette région :
Bref, une lecture incontournable!
Je l'ai beaucoup aimé quand je l'ai lu il y a maintenant longtemps. Idée de relecture?
je pense qu'on peut l'apprécier plusieurs fois!
je ne connais absolument pas, … c'est grave?
je l'ai découvert en m'intéressant à l'histoire du sud de l'Italie, n'hésite pas à l'ajouter à une liste d'envies!
Ayant fait italien en fac de lettres, mes profs d'italien ont toujours insisté pour qu'on lise ce roman et ce n'est toujours pas fait 🙁 ! Très belles photos tu as dû faire un beau voyage !
c'est superbe!