Roman Le bal des ombres de Joseph O’Connor paru aux Editions Rivage. Traduit de l’anglais (Irlande) par Carine Chichereau , janvier 2020.
Le bal des ombres

Attirée tout d’abord par l’univers intrigant de cette couverture, le résumé a achevé de me convaincre de lire ce Bal des ombres : le monde du théâtre de l’Angleterre victorienne, la vie de l’auteur de Dracula… allons-y!
Et en effet, j’ai été tout à fait séduite par le cadre de ce roman!
Nous suivons en fait les traces de trois personnages principaux, tous bien réels : Bram Stoker, l’auteur de Dracula, dont le succès ne se révélera véritablement qu’après sa mort, Sir Henry Irving, acteur vedette, premier comédien à être anobli, qui voulait rendre “respectable” le théâtre et pour lequel Stoker travailla de 1876 à 1902 au Lyceum Theater comme intendant , et l’actrice Ellen Terry, tout aussi célèbre alors.
Le choix narratif un peu complexe de Joseph O’Connor fait alterner lettres, souvenirs… pour mieux recomposer leurs destins croisés. Une plus simple linéarité, et un plus grand resserrement aurait été peut-être tout aussi efficace? Je me suis parfois un peu perdue dans cette narration.
Mais cela n’enlève rien à l’intérêt porté à cette lecture! Les coulisses de la création, littéraire ou théâtrale; les gouffres financiers et multiples coups durs sont aussi passionnants pour le lecteur que tragiques pour les protagonistes ! Leurs déboires familiaux ne seront d’ailleurs pas en reste. Un joli clin d’oeil aussi au fantastique au passage avec le beau personnage de Mina qui hante le théâtre… Des colères d’Irving au charme d’Ellen, Bram aura fort à faire pour maintenir l’équilibre des comptes du théâtre et parvenir à écrire ses propres textes, au détriment souvent de sa vie privée.
Chacun cherche beaucoup son identité, se perd entre ses rôles, ses personnages, son “moi” véritable, mais qu’est-il ? Et d’ailleurs, qui aujourd’hui connait l’auteur de Dracula, l’auteur de nouvelles, l’intendant au théâtre et qui n’aura pas vraiment connu le succès de son vivant ? Une belle remise en lumière de l’homme qui se cache derrière le vampire!
C’est aussi une belle peinture de la période, de Jack l’éventreur au regard porté sur les irlandais depuis Londres.
Ce bal des ombres était ma première “rencontre” avec cet auteur, j’ai lu beaucoup de bien de ces précédents, à découvrir!
Ellen Terry en Lady Macbeth
Pour prolonger la lecture Lady MAcbeth dans l’art :
Ellen Terry en Lady Macbeth par John Singer Sargent en 1889, représente l’actrice Ellen Terry dans la tragédie de Macbeth , vêtue d’une robe verte ornée de 1000 ailes de coléoptères . La pièce a été produite par Henry Irving au Lyceum Theatre, Londres



Le lyceum aujourd’hui, qui accueillait lors de mon séjour à Londres la comédie musicale Le roi lion

J’avais totalement oublié ce tableau de la Tate ! Merci de le rappeler !
J’ai bien aimé le roman même si j’ai eu un peu de mal à entrer dedans, un peu trop désincarné pour moi.
c’est vrai, il aurait mérité un peu plus d’émotions, on reste souvent en dehors
Un auteur que je n’ai pas lu depuis longtemps. Merci du conseil.
bonne lecture alors!
Joseph O’Connor est un auteur que je suis depuis longtemps, même si parfois ses narrations sont effectivement, un peu complexes, les thèmes qu’il aborde sont souvent très variés, et d’un titre à l’autre, on peut être surpris, en bien …
je vais continuer à en lire!
C’est vrai que le lecteur se laisse porter par les frasques de ces héros, entraîné dans le bal des ombres malgré la narration parfois complexe 🙂
oui cela fonctionne quand même!