Le doux parfum du scandale Annalena McAfee

Belfond (5 septembre 2013)

Traduit par Isabelle CHAPMAN

D’un côté, Honor Tait, quatre-vingts ans, la Marlene Dietrich du grand reportage qui, de l’Allemagne nazie aux tranchées coréennes, a couvert tous les fronts et flirté avec les grands de ce monde. De l’autre, Tamara Sim, vingt-sept ans, pigiste “Mode et Potins” pour un tabloïd, une assurance et une ambition peu communes, déterminée à se faire un nom dans ce monde de requins. Deux femmes que tout oppose et qui n’auraient jamais dû se rencontrer, n’étaient les curieux hasards de la providence : la très chic revue Sunday veut une interview de Honor, et c’est à la moins qualifiée des journalistes qu’échoit cette mission délicate.

J’avoue, j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman, avant de me prendre au jeu et de finir d’une traite les derniers chapitres. Différentes conceptions du monde de la presse s’y opposent, du journaliste de guerre au Top 10 “mauvais jours de cheveux”, ou ragots en tout genre (de préférence bien glauques) des pires tabloïd, où tous les coups sont permis pour obtenir LE scoop, aussi faux soit-il.
De conférence de rédaction en transaction en chambre d’hôtel, sur fond de rivalité presse écrite – montée d’internet, et entres journalistes (où tous les coups sont permis, bis!) certains passages (les articles top 10 en particulier!) font vraiment rire, d’autre réfléchir sur les manipulations des médias, le respect de la vie privée et le métier même de journaliste.
La vie dans les salles de rédaction, les soirées, la drogue, les rivalités, les ambitions dévorantes, le milieu du journalisme est décrit avec humour et caricature, ce qui n’empêche pas de réfléchir, comme par exemple autour des récits de guerre d’Honor. Le chêne du camp de concentration de Buchenwald, devant lequel, selon la légende, Goethe aurait eu l’habitude de méditer,  et le questionnement de la journaliste autour de ce qu’elle y a vu, et pas dit, fera je pense partie des images qui me resteront de cette lecture.

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