Marmoutier et Saint-Martin de Tours

Sur les traces de Saint-Martin de Tours… une visite cet été du chantier archéologique de Marmoutier que je n’avais pas encore chroniquée.

Visite guidée organisée par l’Office de Tourisme Tours Val de Loire 

Qui ne connaît pas Martin , et son partage du manteau?
L’ancien évêque de Tours (né en 316-mort en 397) a laissé de nombreuses traces dans la région : la basilique du même nom à Tours, lieu de pèlerinage bien connu, le moins connu musée Saint-Martin à Tours (et c’est dommage car il est très intéressant) mais aussi l’abbaye de Marmoutier, fondée par St Martin
L’abbaye est entourée par une enceinte. Au pied du coteau calcaire se dressent l’église et les bâtiments monastiques : à l’ouest l’hôtellerie, à l’est l’infirmerie, au sud les dépendances et un cimetière associé à l’église Saint- Nicolas, située hors les murs, sur les bords de la Loire. Au nord, sur le coteau, est construit au XIVe siècle le logis de l’abbé.

 Grand voyageur tout au long de sa vie, Martin naquit en 316 en Pannonie, l’actuelle Hongrie, de parents païens. Élevé à Pavie, en Italie, où son père était militaire, il fut enrôlé dans l’armée romaine à quinze ans, et parcourut une grande partie de l’Empire romain d’Occident. En 337, en garnison à Amiens, en Gaule, il partagea la moitié de son manteau pour la donner à un pauvre mourant de froid. Il eut alors la révélation de la foi et se convertit au christianisme.
En 356, il quitta l’armée à Worms, en Germanie. Il se mit alors au service de saint Hilaire, évêque de Poitiers, qui le forma. Parti retrouver ses parents en Pannonie, il convertit sa mère. Il s’installa ensuite à Milan, pour essayer de retrouver Hilaire, alors en exil. Chassé de Milan, il partit s’isoler pour un temps sur l’île de Gallinaria, sur la côte ligure. Puis, il revint en France pour rejoindre saint Hilaire; sur les conseils de celui-ci, Martin s’installa comme ermite près de Poitiers, et fonda le monastère de Ligugé, premier Monastère d’Occident. Martin fut élu évêque de Tours le 4 Juillet 371. Il créa le monastère de Marmoutier, près de Tours, et fonda les premières églises rurales de la Gaule, tout en sillonnant une partie de l’Europe : Allemagne, Luxembourg, Suisse, Espagne…
Saint Martin mourut le 8 novembre 397 à Candes-Saint-Martin et fut enterré le 11 novembre à Tours.
Le coteau à Marmoutier : grottes réaménagées à la fin du 19e siècle et tour des cloches, clocher séparé de l’église romane édifié au 11e siècle.
Des grottes dans le coteau aux constructions postérieures, l’évolution du site est assez facilement lisible.
L’abbaye de Marmoutier (enfin, ce qu’il reste de ce qui était un des plus importants monastères de l’époque) est depuis plusieurs années l’objet d’une importante campagne archéologique, qui a vu la mise au jour de nombreux vestiges et donne une bonne idée de ce qu’était le site.

La description donnée par Sulpice-Sévère,hagiographe de Martin de Tours, vers 410 :

« Pendant quelque temps, Martin logea dans une cellule attenante à l’église de Tours. Puis, comme il ne pouvait supporter le dérangement que lui causaient ses visiteurs, il aménagea pour lui un monastère à deux milles environ en dehors de la cité. Cet endroit était si retiré et si écarté qu’il n’avait point à envier la solitude du désert. D’un côté, il était entouré par les rochers à pic d’une haute montagne; de l’autre côté, la plaine était fermée par un petit coude de la Loire. On n’y avait accès que par un seul chemin, et très étroit. L’évêque occupait une cellule construite en bois. »
Peu à peu l’abbaye se construit, un scriptorium est édifié. A la fin du Ve siècle, une deuxième église est construite, dédiée à saint Jean-Baptiste, et l’on sait par Grégoire de Tours, évêque de 573 à 594, que les fidèles se rendaient en pèlerinage à Marmoutier chaque année pour Pâques.

Alcuin en fut l’abbé.
En 852, l’abbaye est pillée par les vikings.
L’abbaye ne reprend vie qu’à la fin du Xe siècle: l’abbé Mayeul vient de Cluny avec 13 religieux afin de restaurer la vie monastique. Guillaume le Conquérant finance la construction du dortoir et du réfectoire. Urbain II consacre en 1096 l’église abbatiale. Après un âge d’or situé entre les XIe et XIIIe siècles, l’abbaye de Marmoutier connaît un déclin continuel.
En 1629 elle est rattachée à la congrégation de Saint-Maur qui effectue d’importants aménagements
de 1651 à 1789. L’abbaye est transformée quelques temps en hôpital militaire puis est vendue comme bien national en 1799. Il s’ensuit une démolition quasi complète dans les années 1810

visiter l’abbaye de Marmoutier:

De nombreuses campagnes sont effectuées sur le site, pour en savoir plus sur les découvertes :

Marmoutier-un-grand-monastere-ligerien

Pour les amateurs de randonnées trois chemins balisés en Touraine-Poitou

– Le Chemin de l’Évêque de Tours : Poitiers – Ligugé – Tours
– Le Chemin de Trèves : Vendôme – Amboise – Tours
– Le Chemin de l’Été de la Saint Martin : Chinon – Candes-Saint-Martin – Langeais – Tours

Quand Marmoutier inspirait Turner Turner et La Loire

7 commentaires

  1. Passionnant, c'est donc par Hilaire que Martin est venu en Gaule. Une figure incontournable de l'art chrétien, et ton topo est très intéressant. Quant à Marmoutier, c'est un lieu tellement chargé d'histoire qu'il ne peut qu'être très évocateur. Super l'idée de terminer par cette vue de Turner !

  2. Merci Eimelle de ce passionnant billet, de Marmoutier je ne connaissais que l'établissement scolaire. Voilà donc une très belle idée de balade dans la région!J'attends tes prochains billets avec impatience et te souhaite une agréable semaine

  3. Le site n'est hélas pas ouvert souvent à la visite, mais si tu as l'occasion, cela vaut le coup d'oeil! Bonne soirée!

  4. Saint Martin, je l'ai croisé dans les Pouilles à Martina Franca (d'où le nom) et en Hongrie….On a l'habitude de l'appeler \”de Tours\”

Laisser un commentaire