Iphigénie, Tiago Rodrigues, Anne Théron, festival d’Avignon , spectacle vu à l’Opéra d’Avignon, ( et c’est l’occasion de découvrir la très belle rénovation du lieu au passage! )
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Troisième spectacle vu dans le IN cette année après Le moine noir Anton Tchekhov Kirill Serebrennikov et Gretel, Hansel et les autres au Festival d’Avignon cette Iphigénie crépusculaire m’a laissée un peu sur le côté. J’étais peut-être mal placée, tout en haut de la belle salle de l’opéra, trop loin pour distinguer les détails des visages, pour une émotion partagée. La pièce sera diffusée sur Culturebox le 24, ce sera peut-être finalement l’occasion de l’apprécier davantage, avec des gros-plans, des détails… à voir!
Qu’en est-il donc de cette Iphigénie réécrite par Tiago Rodrigues et mise en scène par Anne Théron ? Si le mythe est quelque peu revisité, l’essentiel est bien là. Dans cette guerre de Troie qui a inspiré tant d’auteurs (voir dans ce même festival par exemple Ulysse : l’Odyssée, l’Iliade et surtout l’Odyssée ou Andromaque Racine Robin Renucci Festival d’Avignon, ou de Cassandre d’après Christa Wolf Fanny Ardant, vu dans le même lieu il y a quelques années) Iphigénie doit mourir. C’est inéluctable. Le devin a parlé. Elle doit être sacrifiée pour que le vent se lève, que les Grecs, Ménélas et Agamemnon en tête, puissent prendre la mer pour attaquer Troie et délivrer, peut-être, la belle Hélène.
Dans ce drame terrible où un père doit tuer sa fille pour l’intérêt général, Tiago Rodrigues met en avant les figures féminines d’Iphigénie et de sa mère, Clytemnestre, qui n’hésitent pas à s’opposer aux hommes et aux Dieux, à revendiquer leur libre-arbitre et à faire entendre leur voix. Iphigénie apporte la seule touche de clarté dans cette scénographie toute de noir : un rivage où tout se joue, dans une attente particulièrement angoissante. Si l’on en écarte les Dieux, et si l’on place les hommes seuls face à leurs responsabilités, le destin d’Iphigénie pourrait-il changer?
La pièce interroge également la mémoire, la construction des souvenirs, et si je la transpose à cette représentation, il m’en restera je pense quelques visuels marquants.
Bref, à revoir sur écran pour préciser mon avis!

Iphigénie, Tiago Rodrigues, Anne Théron, festival d’Avignon
Avec Carolina Amaral, Fanny Avram, João Cravo Cardoso, Alex Descas, Vincent Dissez, Mireille Herbstmeyer, Julie Moreau, Philippe Morier-Genoud, Richard Sammut
Texte Tiago Rodrigues, Traduction Thomas Resendes
Mise en scène Anne Théron
Collaboration chorégraphique Thierry Thieû Niang, Scénographie et costumes Barbara Kraft, Dramaturgie et assistanat à la mise en scène Thomas Resendes, Lumière Benoît Théron
Vidéo Nicolas Comte avec à l’image Jules Dupont, Achille Genet, Baptiste Perais, Julien Toinard, Louis Valencia, Son Sophie Berger
Spectacle diffusé le 15 juillet sur France 5, le 24 juillet sur Culturebox puis disponible en replay pendant 9 mois.
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