Au fil de l'article sur Tours et Culture
Par le théâtre de la Fronde
Capitaine Le Jan, spectacle vu à l’Espace Malraux Joué les Tours , 9 novembre
Avec : Jean-Marie Sirgue : Mr Blain, professeur d’histoire à la retraite
Sylvia Bruyant : bibliothécaire
Yoann Daunay : vigile
Le maquis lecoz Loches
L’accroche de cette pièce avait réveillé l’historienne qui sommeille en moi et fait remonter des souvenirs de cours de fac d’histoire et de lectures consacrées à l’histoire locale du Lochois . Dans la région, évoquer ce maquis est encore douloureux, on sent qu’il y a encore des non dits qui persistent. Le maquis Lecoz est un groupe de résistants qui participa à la libération provisoire de Loches le . Reconnu officiellement par les Alliés, il bénéficie de l’assistance de Londres et réalisa de nombreuses actions contre l’occupant, s’attaquant à des convois et garnisons allemandes et s’emparant ainsi d’importants stocks d’armes et de matériel .
Mais en parallèle à ces activités, le maquis fut aussi responsable de nombreux pillages beaucoup moins glorieux. Son chef, Lecoz, est arrêté par les autorités du gouvernement provisoire de la République française le . Son procès révèle toute une part sombre. De son vrai nom Georges Dubosq, il avait été arrêté plusieurs fois pour vols. En échange de sa libération par les allemands, il devient agent double et infiltre la résistance Il fait arrêter plusieurs résistants en 42 et 43. Changeant une nouvelle fois d’identité, devenant Le docteur Jan, il fonde en juin 1944 le maquis Le Coz à Chanceaux près Loches. Il se serait considérablement enrichi sous couverture du maquis et on lui impute plusieurs crimes, y compris l’assassinat de civils et de maquisards ayant protesté contre ses méthodes. Il est condamné à mort et exécuté le à Angers. Ses deux principaux lieutenants sont condamnés à des peines de travaux forcés. La plupart des membres de son maquis sont cependant déclarés innocents et leurs faits de résistance sont reconnus à titre individuel.
Le maquis Lecoz côté théâtre
Qu’un homme de théâtre comme Jean-Marie Sirgue s’en empare, lui qui m’avait séduite en particulier dans son adaptation de Rhinocéros, je ne pouvais qu’être emballée à cette idée!
Comment se saisir de toute la dualité du personnage, entre les faits bien réels de résistance et les exactions ? Comment rendre son charisme, l’influence qui’l avait sur les hommes qui’il a entraîné à sa suite ?
Jean-Marie Sirgue a construit sa pièce sur un questionnement autour de la mémoire, de l’enseignement de l’histoire, des générations…
Sur Le Coz en tant que tel, elle soulève un coin du voile, et donne envie de savoir davantage, et de se replonger dans les livres historiques pour approfondir le sujet.
La pièce bien menée, avec quelques répliques très drôles, et aux côtés de Jean-Marie Sirgue, on peut noter les noms de deux jeunes acteurs à suivre dans les années à venir!
Condamné par les assises d’Angers après la Libération, Le Coz fut, très vite exécuté. Le Coz était, ce qu’il est convenu d’appeler, un « seigneur de la guerre ». Pendant quelques mois, à la tête de son maquis d’adolescents fanatisés, il a mis à sac un canton aux confins de la Touraine et du Berry. Il n’en était pas moins un combattant valeureux qui œuvrait pour la libération de ce même territoire.
Pour en savoir plus sur le personnage qui a inspiré Jean-Marie Sirgue, en attendant une exposition avec les archives départementales en projet à Chédigny et peut-être d’autres études :
Auteur : Bernard Briais Éditeur : Alan Sutton Paru le : 26 Septembre 2002
Mais aussi
Hangouët(Alfred). L’affaire Lecoze, Chambray-les-Tours, C.L.D., 1978
Rosso (Michel). Le Coz : un tueur fou dans la Résistance, Paris, Fleuve noir, 1994
Pour prolonger la lecture sur ToursetCulture :
Quelques articles pour : visiter Loches
Et pour retrouver Sylvia Bruyant que j’ai retrouvée ensuite avec plaisir dans d’autres spectacles Les Coquelicots des tranchées #off14
L’amante anglaise :
Mon père fut une victime de ce \”faux maquis\” et je fus orpheline à 2 ans…