Ces rêves qu’on piétine de Sébastien Spitzer

Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, Magda Goebbels, la femme la plus puissante du IIle Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l’Allemagne nazie. Au même moment, parmi les survivants de l’enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse.Dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d’un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d’un homme et le silence d’une femme : sa fille. Elle aurait pu le sauver. Elle s’appelle Magda Goebbels.

Editions de l’observatoire

Mon petit mot

Un premier roman qui fait beaucoup parler de lui, et c’est mérité!

Encore un roman sur la seconde guerre mondiale? Et oui! Et pourtant, l’auteur a réussi à trouver un angle d’attaque original à travers le personnage de Magda Goebbels.
En fait, il y a plusieurs héros à cette tragédie. On suit en alternance les destins de déportés et celui de Magda Goebbels et de son entourage pour mieux tisser la toile autour d’elle.
Une histoire à plusieurs voix pour tenter de mieux comprendre le parcours de cette femme, devenue une des figures les plus sombres du nazisme, tout en gardant une part de mystère dans laquelle le romancier a pu s’engouffrer.
On remonte à son enfance, on découvre ses failles, son ambition, toute une analyse psychologique qui permet de mieux comprendre ce qui va se jouer dans les derniers jours passés dans ce bunker de Berlin bombardé.
Photo de 1947 de l’entrée du Bunker
Bundesarchiv Bild 183-V04744, Berlin, Garten der zerstörte Reichskanzlei.jpg
Comment finir cette guerre perdue? Un dernier éclat, et puis s’en va…
Un livre qui fait souvent froid dans le dos, tant les combats d’hier nous semblent hélas pouvoir revenir si vite d’actualité.
Comment ne pas être touché par la fin tragique de ces enfants?
L’écriture est prenante, la construction donne envie de tourner les pages pour retrouver chacun des protagonistes, mon seul bémol concerne la fin, un peu trop abrupte, je n’étais pas pressée de quitter la photographe et la petite fille, j’aurais bien fait encore un bout de chemin en leur compagnie.

La grande et la petite histoire se complètent habillement, et l’on referme le roman avec l’envie d’en prolonger la lecture en explorant les photos de Lee miller.

En 1945 Lee Miller, photographiée dans l’appartement d’Hitler découvert par les américains, après avoir posé ses bottes recouvertes de la boue du camp de Dachau
lee miller hitler baignoire
lee miller infirmière
Une infirmière dans un hôpital mobile d’Omaha Beach, un mois après le débarquement.

J’ai beaucoup repensé à ce livre lors de mon voyage à Berlin !

8 commentaires

  1. Je suis très tentée par ce roman mais je ne sais pas quand je trouverai le temps pour lire tous ces livres qui me font envie 😉

  2. Je n'arrive pas à être tentée; je pense que c'est en partie parce que cette rentrée regorge de romans traitant de la seconde guerre mondiale.

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