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Visiter Courçay, la Suisse Tourangelle

Direction le centre de l’Indre et Loire pour visiter Courçay et ses rochers, à quelques kilomètres de Cormery son Abbaye balade au bords de l’Indre et dégustation de macarons… Pour le thème du mois : Feu, du RDV #EnFranceAussi, avant de partir sur l’artillerie, l’architecture militaire et de vous proposer la visite du château de Bridoré avec ses caponnières , j’étais à court d’idée. Et comme je suis en manque de théâtre, de “Feu la mère de Madame ” de Georges Feydeau à Feu la Suisse Tourangelle et ses représentations théâtrales en plein air il n’y avait qu’un pas… Voici donc l’article imaginé alors!

Les photos de la visite de Courçay ont été prises cet été, lors d’une passionnante visite guidée organisée par le pays Loire-Touraine qui en propose (quand la situation le peut!) de nombreuses sur tout le territoire du nord est de l ‘Indre et Loire, de Château renault à Amboise en passant par Chenonceaux et ses environs, Bléré, La croix en touraine, Vouvray, Montlouis…

Balade à Courçay

Courçay semble aujourd’hui un village de Touraine qui n’attire pas forcément l’oeil au premier regard, et c’est dommage, car il cache une très riche histoire! Par une journée d’été caniculaire, première halte, l’église, pour se mettre à l’ombre et découvrir le passé étonnant de cette petite bourgade tourangelle!

Courçay se situe dans la Vallée de L’Indre et dans une zone géologique particulière, la commune compte de nombreux escarpements rocheux, occupés dès le Néolithique. Des ossements humains datant du Néolithique ont été exhumés en 1955 au niveau du moulin de la Thibaudière. Sur la commune, ont également été retrouvées des pointes de flèches et des haches polies.

Le site des rochers de Courçay connut son heure de gloire au début du xxe siècle, accueillant à la fois amateurs d’escalade et représentations de la troupe du « Théâtre de la Nature », j’y reviendrai à la fin de cet article.

Commençons par le bourg de Courçay !

Visiter l’église de Courçay

L’église saint-Urbain est une église romane, avec un clocher latéral, à base carrée et à flèche octogonale, une caractéristique que l’on retrouve chez plusieurs clochers du val de l’indre. On peut y voir plusieurs vitraux du célèbre atelier Lobin de Tours. Un plus récent est du maître-verrier Van-Guy . A noter également le chemin de croix offert par Napoléon III. Et petit clin d’oeil aux vignobles de Touraine avec le tonneau sur la façade!

Les moulins des bords de l’Indre

Les moulins de la Doué et de la Thibaudière servent d’abord de moulins à farine puis sont transformés en moulins à papier dans la dernière partie du xve siècle. Appartenant à la collégiale Saint-Martin de Tours, ils sont vendus comme biens nationaux. Le moulin de la Thibaudière connaît ensuite un retour à son activité première, la minoterie. Ces deux moulins cessent totalement de fonctionner à la fin du XIXe siècle.

Le moulin du bourg, appelé « moulin Gorron » est mentionné dès en 1338, il a toujours servi de moulin à farine. Il est désaffecté également.

 

Les rochers de Courçay et le sentier de la Doué

En contournant l’église, un chemin à travers le coteau permet de découvrir une partie des rochers de Courcay. Il faut suivre la rue des rochers puis la côte de la Doué. Le chemin s’élève peu à peu jusqu’au sommet qui offre un beau point de vue sur le village et les moulins. Au fil de la promenade, on découvre des sources, qui sont des exsurgences des eaux de pluie.

Le début du XXème propulse Courçay en station touristique locale. L’appellation “Petite suisse tourangelle” entre alors dans les usages, tandis que le village devient site de villégiature. Les rochers de Courçay seront utilisés pour l’escalade jusque dans les années 1970 où la multiplication des constructions dans le secteur et la disparition du pastoralisme ont fait disparaitre peu à peu les espaces naturels.

Le village est aussi prisé par les amateurs de pêche. Dans les années 1930, un magasin d’articles de pêche s’était même installé au village. Le village comptait alors 7 aubergistes ou débits de boisson dont le plus chic était l’hôtel restaurant du Cheval Blanc de Picquemard dont la cuisine (de poissons de l’Indre entre autres) était réputée. L’hôtel proposait des excursions et déjeuners dans les rochers, des promenades en barque… il bénéficiait alors de la présence d’une gare sur la commune et de la ligne Tours-Loches établie en 1878. Courçay était un lieu de sortie à la journée très prisé des tourangeaux.

Plus d’informations https://gallica.bnf.fr/

Visiter Courçay : les rochers

La végétation a repris ses droits le long du chemin, mais la balade laisse deviner ce que pouvait être le site autrefois.

Le théâtre de la Nature à Courçay

Des vues anciennes ici https://www.delcampe.net/

C’est dans ce site naturel remarquable qu ‘en 1906, 1908 et 1912, Hubert-Fillay, Géo Mary, Gérard de Lacaze-Duthiers, Jacques-Marie Rougé et leurs amis organisent trois journées d’un théâtre populaire, dit « Théâtre de la Nature ». Elles participent au phénomène de développement du théâtre populaire inspiré de l’exemple du Théâtre du Peuple créé par Maurice Pottecher à Bussang (Vosges) .

Plus de 1 500 spectateurs viennent assister à la première de ces trois représentations, jouée le 8 juillet 1906 et dont la composition des textes est rédigée par Hubert-Fillay : Le Rêve et la Vie puis La Foi des hommes, agrémentées
d’un récital de poésie et de quelques morceaux de musique .

La seconde édition voit, quant à elle, affluer environ 4 000 personnes. On y joue une pièce d’Albert Samain, Polyphème, qui avait été représentée quelques années plus tôt avec succès à la Comédie-Française ; le programme annonce fièrement la présence de l’actrice Germaine Albert, «du Théâtre Sarah Bernhardt»

En 1912 est représentée une pièce de Hubert-Fillay “Un soir de fiançailles”, dont il situe l’action à Courçay. On y joue également les Romanesques d’Edmond Rostand (1894), avec des acteurs venus de la capitale, Germaine Morhange du Théâtre Antoine et René Montis, du Théâtre des Arts

La première guerre mondiale et le manque de moyens financiers sonnent le glas de ces journées.

En savoir plus sur ce théâtre http://academie-de-touraine.com/Tome_25_files/215-237.pdf

Le public :

Feu la Suisse Tourangelle

En suivant ce chemin, on longe plusieurs maisons au style pas vraiment tourangeaux! On est loin de la longère en tuffeau ! La plus célèbre est la villa des Petits Prés, maison néo-normande bâtie sur les bords de l’Indre au début du xxe siècle. À proximité se trouve un château d’eau de même style, aux allures de pigeonnier.

Dans les cartes postales anciennes, la villa des petits prés et l’église Saint-Urbain de Courçay

Visiter Courçay

Visiter Courçay, c’est donc se replonger dans l’histoire, avec un brin de nostalgie et rêver à ce que pouvait être la vie de la cité il y a un peu plus d’un siècle!

Et un clin d’oeil au #teamsansvoiture, Courçay est desservi par les cars de la ligne TER Tours-Loches.

Cet article visiter Courçay est une participation du mois au RDV #EnFranceAussi organisé par Sylvie du blog Le Coin des Voyageurs pour le thème Feu proposé par Un pied dans les nuages

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