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Fanny et Alexandre Ingmar Bergman Comédie Française

Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman Mise en scène Julie Deliquet à la Comédie Française. Un nouveau #mardiconseil théâtre en version “au théâtre chez soi”! Une pièce diffusée sur Culturebox où vous pouvez la retrouver en replay. MAJ : La pièce est reprise à l’automne hiver 21/22! A voir aussi : Mais quelle comédie ! Comédie française

Traduction Lucie Albertini et Carl Gustaf Bjurström – Version scénique Florence Seyvos, Julie Deliquet et Julie André – Mise en scène Julie Deliquet – Scénographie Éric Ruf et Julie Deliquet – Costumes Julie Scobeltzine – Lumière pour le théâtre Vyara Stefanova – Musique originale Mathieu Boccaren – Collaboration artistique Julie André – Assistanat à la scénographie Zoé Pautet

Avec :  Véronique Vella, Thierry Hancisse, Anne Kessler, Cécile Brune, Florence Viala, Denis Podalydès, Laurent Stocker, Elsa Lepoivre, Julie Sicard, Hervé Pierre, Gilles David, Noam Morgensztern, Anna Cervinka, Rebecca Marder, Dominique Blanc, Gaël Kamilindi, Jean Chevalier, de la troupe de la Comédie-Française, et les comédiennes de la promotion 2018-2019 de l’académie de la Comédie-Française Noémie Pasteger, Léa Schweitzer

Photos et infos https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/fanny-et-alexandre18-19#

Fanny et Alexandre Ingmar Bergman Julie Deliquet

J’avais beaucoup aimé le Vania, mis en scène par Julie Deliquet à la Comédie Française et diffusé lors du premier confinement sur la web TV de la comédie française. J’étais donc très curieuse de retrouver son travail avec la troupe dans ce spectacle!

Fanny et Alexandre, considéré comme film testament d’Ingmar Bergman fut d’abord publié sous forme d’un roman (en 1979 ) puis de série télévisée.

Dans la Suède du début du XXème siècle, Fanny et Alexandre sont deux enfants heureux. Leurs parents , et une bonne part de leur famille, sont comédiens, Oscar dirige le théâtre de la ville, Emilie joue, les enfants rêvent de planches… Le soir de Noël, après la représentation, tous se retrouvent pour fêter la nativité sur le plateau. On y danse, on y joue, on y mange, on y rit, on y pleure, on y fait des tours de magie, on y flirte… on y vit quoi ! “Et savourons le bonheur tant que le bonheur est là”.

On parle beaucoup de théâtre dans ce spectacle (on entend Richard III, Hamlet, mais aussi Une Maison de poupée d’Ibsen ou Phèdre…en autant de clins d’oeil par exemple à la carrière de Dominique Blanc qui déclame ces deux derniers, on cite les Trois sœurs pour Florence Viala, etc… de quoi brouiller encore les pistes entre le comédien qui joue un comédien) , et en ces périodes aux salles fermées, cela résonne de façon encore plus particulière, encore plus émouvante… Et puis, c’est une troupe qui joue une troupe, et cela aussi, cela fait sens. Les peurs des comédiens, leurs recherches, leurs interrogations, les soucis de costumes ou encore d’indications floues de mise en scène … le théâtre dans le théâtre, servi de la plus belle des manières. Dans son travail préparatoire, Julie Deliquet a d’ailleurs proposé des improvisations aux comédiens dans ce sens.

Mais après la mort subite d’Oscar Ekdahl, en pleine répétition, le monde des enfants bascule. Emilie (Elsa Lepoivre) se remarie avec un troublant évêque luthérien ( Thierry Hancisse). Elle abandonne le théâtre, déménage, souhaite découvrir “la vraie vie”. Mais où sont vérité et sincérité ?

Le contraste scénographique entre les deux univers est saisissant. Joie et chaleur de l’un, austérité et violence de l’autre, les deux tout aussi bien rendus, avec de très justes Jean Chevalier et Rebecca Marder dans le rôle des enfants.

Les enfants se retrouvent au prise avec une discipline et une sévérité à l’opposé de ce qu’ils ont connu jusqu’alors. Pour ces adolescents qui se découvrent, en pleine période d’exploration du corps, de la sexualité, de recherche de la liberté… le choc est rude.

Toute la première partie est consacrée à cette première étape plutôt heureuse, avant de basculer dans la tragédie. On découvre l’envers du décor, les ficelles du théâtre, on y croise quelques fantômes , de celui du père d’Hamlet (avec un Denis Podalydès excellent en “mauvais” acteur) dans la première à celui d’Oscar dans la seconde , on ne sait jamais trop si on est dans l’illusion ou la réalité.

Et finalement ensuite dans la seconde partie, ne joue-t-on pas autant ? Un jeu effrayant, certes, mais les “mises en scène ” autour de la religion n’en sont que plus effrayantes.

HELENA : D’ailleurs, la vie n’est qu’une succession de rôles…

Un très bel hommage au monde de la scène et de l’illusion avec une belle première partie “coulisses du théâtre”! Et que le théâtre est essentiel… Voilà donc une adaptation du film et une entrée au répertoire réussie, espérons pouvoir un jour (re)voir ce spectacle en vrai… et continuons à suivre le travail de Julie Deliquet, sans aucune hésitation !

La comédie française sur le web

pour prolonger cette soirée, il y a de nombreuses émissions à voir et revoir en ligne, j’en parle ici : La comédie française sur le web

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