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Les serpents Jacques Vincey Marie NDiaye

Quel bonheur que de se retrouver à nouveau au théâtre! Les serpents, mis en scène par Jacques Vincey, marque la réouverture du théâtre olympia de Tours, une bouffée d’oxygène culturel en cette période si compliquée!

Les serpents de Marie NDiaye, mise en scène Jacques Vincey, dramaturgie et assistanat Pierre Lesquelen, scénographie Mathieu Lorry-Dupuy, lumières Marie-Christine Soma, assistée de Juliette Besançon, son et musique Alexandre Meyer et Frédéric Minière, costumes Olga Karpinsky , perruques et maquillage Cécile Kretschmar

avec : Hélène Alexandridis Mme DISS
Bénédicte Cerutti Nancy
Tiphaine Raffier France

Tout est fait pour que cette reprise soit la plus rassurante possible pour le spectateur : marquage au sol, distribution de gel à l’entrée, programme dématérialisé si on le souhaite, jauge réduite, chacun attend sur sa bulle que l’on vienne le chercher. En salle, une place de libre entre chaque groupes de spectateurs, on garde bien sûr le masque, et l’on attend à la fin que l’on donne à chaque rang le top de la sortie. De quoi apprécier le spectacle en toute sérénité!

Sur le plateau, pas d’embrassades, pas d’étreintes, pas de coups, ce sont les mots qui blessent, et qui font mouche. Le texte de Marie NDIAYE résonne avec puissance. Sans accessoire, sans fioriture, porté par le jeu des 3 interprètes, il installe une tension saisissante sur le plateau. Le décor y renvoie aux fondamentaux du théâtre : la boite noire, le son, la lumière.

Un jour de 14 juillet caniculaire, une femme rend visite à sa fils, pour lui demander de l’argent. Il refuse de la laisser entrer, sa femme sert de porte-parole. Puis survient son ex-compagne, trois femmes à la porte d’une maison entourée d’un menaçant champ de maïs, 3 femmes qui dressent un portrait glaçant de l’homme que nous ne verrons jamais. Père infanticide ? Mari violent ? Fils chéri ? Où est la frontière de la réalité ? Tout est flou, tout est sombre, tout est questionnant.

On pense à un Médée au masculin, à la mythologie, aux contes pour enfants, si souvent cruels. La maison de l’ogre, entre attirance et répulsion, les serpents, le sacrifice, être bien sage et se taire, tout accepter pour… pourquoi, pour qui ? Qu’est-on prêt à accepter, à sacrifier ? Et dans quel but ? Jusqu’où est-on prêt à fermer les yeux ? Quels arrangements est-on prêt à accepter ? Des pires compromissions au rachat, on en frissonne souvent dans son siège.

Et dans cet univers particulièrement sombre, il y a des traits d’humour bienvenus, autour du personnage de la mère en particulier, si bien campé par Hélène Alexandridis (déjà appréciée dans https://toursetculture.com/2014/10/03/yvonne-princesse-de-bourgogne-vincey ) . Entre retours à une réalité triviale, dépendance et mystères persistants, un retour au théâtre saisissant!

photo © Marie Petry

Les serpents, mis en scène par Jacques Vincey

Un spectacle à voir jusqu’au 8 octobre au théâtre olympia puis en tournée.

Théâtre de la Cité – Toulouse : 13 > 16 octobre 2020
Centre dramatique national Besançon Franche-Comté : 17 > 19 novembre 2020
Théâtre National de Strasbourg : 25 novembre > 4 décembre 2020
Théâtre des Quartiers d’Ivry – Centre dramatique du Val-de-Marne : 11 > 13 décembre 2020
Théâtre du Rond-Point – Paris : 2 > 26 février 2021
TnBA (Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine) : 16 > 19 mars 2021

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