Marina Bellezza de Silvia Avallone, lu dans le cadre du mois italien. Je continue mon vidage de PAL en lien avec les mois littéraires thématiques et les voyages virtuels!
Traduit de l’italien par Françoise Brun, Liana Levi Editions
Je gardais un très fort souvenir de son roman : D’acier j’ai une nouvelle fois été conquise par la façon de Silvia Avallone de décrire son pays.
Cela pourrait ressembler à un vaudeville, un homme, deux prétendantes… mais rien de tout cela. On est plutôt d’emblée du côté de la tragédie et surtout d’une très juste peinture socio-économique de la région.
Après un complexe sidérurgique au bord de plage en toscane, cette fois, c’est dans le Piémont, les montagnes du nord de l’Italie qu’elle nous entraîne. Une zone délaissée, abandonnée par toute une génération qui a tourné le dos à l’agriculture au profit des sirènes de Turin ou de Milan. Les filatures qui étaient le fleuron de la région ont fermé face à la concurrence chinoise, multipliant les friches industrielles.
Nous allons y suivre trois jeunes gens, aux aspirations bien différentes. Marina d’abord, qui donne son nom au roman. Après une enfance difficile, elle est aux portes de réaliser son rêve : remporter un concours de chant, briller dans les télés-réalités et quitter enfin cette région. Ambitieuse, déterminée, elle n’en porte pas moins le poids de son enfance dans ces lieux et les casseroles de ses parents. A l’opposé en apparence, Andrea, son voisin d’enfance et amoureux transi. Lui, au plus grand désespoir de ses parents qui ont fait le chemin inverse, a arrêté ses études et veut reprendre la ferme d’alpage de son grand-père. Entre eux, Elsa, colocataire de Marina, étudiante, pleine d’idées pour revitaliser sa région. Décrocheront-ils la lune ? Le narrateur nous fait vite comprendre qu’il ne faut pas trop espérer…
A travers le chassé croisé de ces trois là, et de leurs fréquentations, on découvre une région dans laquelle on irait volontiers se balader (du côté de Biella), mais à l’économie très fragile et qui se cherche de nouvelles valeurs. J’ai trouvé très intéressants les différents points de vue. Et puis, il y a les destins individuels face au déterminisme social. Peut-on vraiment inverser la tendance ?
L’écriture est très addictive, je vous invite vivement à faire connaissance avec ces personnages!
Marina Bellezza de Silvia Avallone www.lianalevi.fr est une participation aux challenges de lecture