La Flûte enchantée Mozart Bérénice Collet Benjamin Pionnier opera de Tours

Une version questionnante de la Flûte enchantée!

La Flûte enchantée Mozart Bérénice Collet opera tours

J’avais vu il y a quelques années une mise en scène axée sur les symboles de la franc-maçonnerie, ici, c’est d’interrogations sur les droits des femmes dont il s’agit, c’est plus surprenant au départ, mais cela fait sens!

La Flûte enchantée à l’opéra de Tours direction Benjamin Pionnier, mis en scène par Bérénice Collet

Avec: Florian Laconi, Marie Perbost; Régis Mengus…

laconi collet
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Bérénice Collet nous plonge dans la thématique avant même l’ouverture du rideau avec un texte-prologue qui défile et nous entraîne quelques années avant le début de l’histoire.
Sans trop en dire pour ne pas trop en dévoiler: le roi meurt, et l’on prive sa femme (la reine de la nuit) du pouvoir.
A partir de là, le fil conducteur sera cette interrogation sur l’accès ou non des femmes au savoir, à la sagesse, aux responsabilités…
J’ai pensé à La servante écarlate lue il y a peu, ses femmes reléguées au tâches subalternes, silencieuses, aux costumes identiques, invisibles, corsetées…
Un passage de témoin se fait peu à peu, un Sarastro diminué, une Reine de la Nuit peu flamboyante,  s’effaçant peu à peu devant le jeune couple Pamina – Tamino qui vont inaugurer une ère nouvelle, où hommes et femmes obtiendront le même statut.
Il y a des répliques qui prennent un sens troublant, j’ai eu l’impression de redécouvrir en grande partie l’oeuvre, et est trouvé intéressant ce regard porté.
Autres points forts de la soirée, la distribution, qui non seulement offre un très beau plateau vocal (Florian Laconi que j’étais heureuse de retrouver à Tours où nous l’avons souvent entendu, Marie Perbost, Jérome Varnier, Régis Mengus, les 3 dames, le trio d’enfants…) mais aussi une belle implication scénique !
Il y a de l’humour (Papageno!) , il y a de la réflexion, de beaux visuels , des éléments parfois un peu déroutants (peut-être parfois un peu trop de choses, avec les vidéos, les passages parlés….)  , questionnant en tout cas !
A voir jusqu’au 14 mars à l’opéra de Tours
Direction musicale Benjamin Pionnier
Mise en scène Bérénice Collet
Scénographie et costumes Christophe Ouvrard, Vidéo Christophe Waksmann, Lumières Bérénice Collet et Alexandre Ursini
Avec:
Tamino Florian Laconi
Pamina Marie Perbost
Papageno Régis Mengus
La Reine de la Nuit Marie-Bénédicte Souquet
Sarastro Jérome Varnier
Papagena Marion Tassou
Première Dame Clémence Garcia
Deuxième Dame Yumiko Tanimura
Troisième Dame Delphine Haidan
Monostatos Olivier Trommenschlager
L’Orateur François Bazola
Premier Prêtre / Homme d’armes Camille Tresmontant
Trois Enfants Maîtrise du Conservatoire Francis Poulenc

Chef de choeurs : Sandrine Abello

21 commentaires

  1. J'y vais jeudi ! Avec mon ami et sa fille qui iront pour la première fois à l'opéra à cette occasion : j'espère qu'ils ne seront pas déçus. J'ai un peu peur quand même d'être face à un pilier vu que j'ai acheté les 3 dernières places…

  2. Faut dire que l'oeuvre est assez sexiste, donc ce coup de toilettage n'est pas inutile. Papageno et Pamina incarnent une forme de liberté, plus éloignée des codes compliqués des autres personnages, ils sont rafraîchissants !

  3. J'adore la flûte enchantée mais je me demande ce que ça peut donner avec cette thématique mise en avant ! J'ai une soirée opéra réservée mais il n'y a pas la flûte enchantée programmée dans mon ciné

  4. Un point de vue intéressant et original. Tu as dû te régaler. j'aime beaucoup aussi la Servante écarlate de Margaret Atwood.Le décor a bien changé ici !

  5. J'ai bien remarqué le côté servante écarlate (en bleu). Il faut dire que certaines répliques -dans le livret- sont fort machistes. Le parti pris de la metteuse en scène passe bien, sauf que Sarastro est plus vainqueur, normalement?Bref, j'ai passé une bonne après midi (battant le record de la distance Grand théâtre-Gare à la course à pied) et j'espère que Sandrine et ses amis aimeront. Mozart, quand même!!! C'était ma quatrième de cet opéra, chaque fois nouvelle mise en scène. Chaque fois renouvellement et découvertes.

  6. Mêmes réserves que toi sur les vidéos qui grosso modo ne servent à rien, sont mal éclairées, écrasent les visages. Mais grand bonheur au final avec cet opéra dont on ne se lasse pas. Pamina était formidable.

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