Les Molière de Vitez , l’intégrale, Molière / Gwenaël Morin théâtre olympia tours

L’École des femmes    
Tartuffe ou l’Imposteur
Dom Juan ou le Festin de pierre
Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux  


mises en scène  Gwenaël Morin
assistant à la mise en scène  Philippe Mangenot

avec

Michaël Comte
Marion Couzinié
Lucas Delesvaux
Chloé Giraud
Pierre Laloge
Julien Michel
Maxime Roger
Judith Rutkowski
Thomas Tressy

Neuf jeunes acteurs, sans costume ni décor, mais avec des baskets et des chaises en plastique. Ils ont tiré leurs rôles au sort pour interpréter avec virtuosité quatre pièces phares de Molière.Des actrices peuvent s’avérer être des Sgagnarelle et des Tartuffe plus que convaincants, tandis qu’un acteur est capable d’incarner une Célimène pleine de grâce. Ce n’est pas le réalisme qui importe, c’est la fraîcheur, la rapidité, et surtout le plaisir de jouer. On redécouvre Molière, un Molière à l’énergie contagieuse. 

Gwenaël Morin s’inspire d’une expérience d’Antoine Vitez menée avec de jeunes comédiens au Festival d’Avignon de 1978. Tel Vitez, il monte L’École des femmes, Tartuffe, Dom Juan et Le Misanthrope dans un même espace avec une unique distribution, les élèves issus d’une même promotion du Conservatoire régional de Lyon. Ce faisant, il invente à son tour une forme inédite qui célèbre l’urgence de jouer et de partager le plaisir théâtral avec le plus grand nombre.
https://www.cdrtours.fr/spectacle/les-moliere-de-vitez

Mon petit mot

Sur le papier, cela questionne… 4 pièces d’environ une heure et demie chacune, jouées par des comédiens découvrant leur rôle au tirage au sort, filles et garçons confondus, une petite hésitation au moment de prendre sa place, et finalement une très sympathique expérience théâtrale!
Cela commence par L’école des femmes, à un rythme décoiffant!
La salle reste allumée, pas de décor, pas de costumes, scénographie a minima pour mieux redécouvrir le texte qui est d’ailleurs mis à disposition des spectateurs. Le bruit des pages tournées renforce le lien scène-salle qui prolonge l’espace de jeu, les comédiens l’investissant tout autant que le plateau!
Mais si la volonté est de mettre le texte en valeur, c’est aussi en le tordant, le déformant (avec le « souffleur » qui rappelle à l’ordre) en lui donnant des allures de rap ou de slam, tout en étant parfaitement fidèle à la langue de Molière.
Le trio de la première pièce Julien Michel, Lucas Delesvaux, Chloé Giraud fonctionne très bien, et au premier entracte, on se précipite au « panneau d’affichage » pour voir dans quels rôles on va les retrouver dans les pièces suivantes, le rire se prolonge dans le hall du théâtre en imaginant la suite!
Au final, une préférence pour L’école des femmes et Dom Juan, l’impression d’avoir redécouvert certaines répliques de ces classiques indémodables, de faire du lien entre les thèmes qui traversent les 4 pièces, le bonheur de découvrir de jeunes comédiens prometteurs, et pour cela, voir les 4 pièces à la suite est un vrai plus, les découvrir dans des rôles totalement différents, cela doit être une très bonne expérience pour eux, comme cela l’est pour le public!

Et un Sganarelle femme, pourquoi pas, tout comme voir la Marianne de Tartuffe se métamorphoser en Don juan (Maxime Roger) … une bien belle idée, comme quoi, loin de tout réalisme dans la distribution et avec trois fois rien (des chaises en plastique, des bouts de cartons et deux trois draps!) mais beaucoup d’énergie et d’envie , on peut faire quelque chose de très bien! La magie du théâtre quoi!

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