La Tentation d’être heureux Lorenzo MARONE
C’est partit pour le mois italien!
Plusieurs lectures communes prévues, voir ici
et l’on commence aujourd’hui avec le thème “paru en 2016” : La Tentation d’être heureux Lorenzo MARONE, Belfond, Traduit par Renaud TEMPERINI, Parution le 01 septembre 2016
Dans un vieux quartier napolitain, il y a un immeuble. Dans ce vieil immeuble, il y a des habitants qui ont toujours été là. Il y a Mme Vitagliano, la dame aux chats ; Marino, que la mélancolie a cloué à son fauteuil.
Et puis il y a Cesare Annunziata, soixante-dix-sept ans et une colère intacte.Et voici qu’un jour débarque un jeune couple. Et très vite résonnent les échos de violentes disputes.
Que faire quand soir après soir vous tremblez pour la voisine ? Et si, en tentant de sauver la jeune femme, Cesare se sauvait lui-même ? Et s’il était temps de baisser enfin la garde ?
Mon petit mot
Cela commence presque comme une comédie, un vieil homme plutôt acariâtre qui semble en vouloir à la terre entière, et à sa famille en premier, des personnages hauts en couleur autour de lui, une plume légère, le graphisme même de la couverture… je m’attendais à un vent d’optimisme, de légèreté, mais l’auteur nous conduit très vite ailleurs.
Certes, les piques ou pensées acerbes prêtées à ce “papy Daniel” franchement désagréable par moment, ou incroyablement lucide à d’autres, font sourire, mais l’on passe vite au-delà.
Drame familial, à plusieurs niveaux. Ses relations avec ses enfants, les secrets autour de son épouse disparue, ses propres lâchetés et renoncements, et puis, le couple de voisin qui arrive…
La fin du roman m’a d’ailleurs plutôt déstabilisée.
Beaucoup de questions sont posées. Peut-on être vraiment heureux en tournant le dos aux autres?
Mais au contraire, peut-on vraiment aider quelqu’un? A ouvrir les yeux, à se libérer d’une emprise, d’un secret… Se donner bonne conscience ? Être réellement utile ? Ou au contraire être envahissant, en faire trop, ou pas assez?
Les choix du héros (anti-héros ? ) font réagir. Et nous, qu’aurions-nous fait? Pour cette voisine, mais aussi dans le cercle familial?
Bref, je m’attendais à rire, je me suis surprise en pleine séance d’analyse psychologique, mais cela fonctionne aussi !
Et puis il y a Naples, son bruit, ses odeurs, sa promiscuité, sa cuisine, ville qui donne un cadre bien agréable à ce roman! Alors profitons des plaisirs de la vie!