Richard III Shakespeare DOMINIQUE PINON Fréchuret CDRT

Après avoir vu  Kiss Richard adaptation de la pièce pour un seul comédien au festival d’Avignon l’été dernier, j’avais eu très envie de me replonger dans le texte ( j’avais eu des problèmes de repérages dans les personnages). Je me suis donc  replongée avec plaisir dans mes petits classiques qui dormaient depuis trop longtemps dans ma bibliothèque. Avec encore en tête les images avignonaises , je suis entrée plus facilement que je ne le pensais dans le texte… en revenant tout de même deux ou trois fois à la liste des personnages du début! Je l’avoue, j’ai tout de même, parcouru plusieurs pages en diagonale, jusqu’au fatidique « Un cheval ! Mon royaume pour un cheval !  » , pas facile de lire seule un texte fait pour la scène. Alors je n’ai pas hésité à prendre une place pour cette représentation au CDRT

Pièce vue au CDRT  Richard III De Shakespeare

Mise en scène Laurent Fréchuret
Traduction Dorothée Zumstein
Assistant à la mise en scène Vanasay Khamphommala
Scénographie Stéphanie Mathieu
Création et régie lumières Eric Rossi
Création costumes Claire Risterucci
Maquillage et perruques Françoise Chaumayrac
Création et régie son Francois Chabrier
Musique Bob Lipman Dominique Lentin

Avec
DOMINIQUE PINON Richard
THIERRY GIBAULT le duc de Buckingham /  Walter Herbert
NINE DE MONTAL la reine Elizabeth / Blunt
MARTINE SCHAMBACHER la reine Margaret, la duchesse d’York, le greffier,  Ratcliffe
JEAN-CLAUDE BOLLE-REDDAT, Hastings Stanley
AMAURY DE CRAYENCOUR 
JESSICA MARTIN
PIERRE HIESSLER
PAULINE HURUGUEN
DAVID HOURI

« Je suis déterminé à jouer les méchants » dit Richard dès la scène 1 […] Nous assistons à la métamorphose d’une réunion de famille en un champ de cadavres.

Mon petit mot sur la pièce et la représentation:

Richard III fait partie de ces personnages noirs fascinants. De crimes en crimes, le pire est toujours à venir, mais ses interrogations sur lui-même, ses adresses eu spectateur, dressent un portait d’homme complexe mégalomane  et passionnant, séduisant et monstrueux.
Soif de pouvoir, manipulations, réflexion sur ce que doit être un « bon » souverain, fin justifiant et légitimant les moyens… c’est une pièce qui continue à nous faire réfléchir. Il n’est hélas pas de journal télévisé qui ne parle de dictateur ou de luttes sanglantes pour le pouvoir.
La mise en scène de Laurent Fréchuret  et l’interprétation de Dominique Pinon lui donnent tout son sens.
Je ne me suis cette fois pas perdue en route (d’ailleurs, l’arbre généalogique distribué avec la feuille de salle, quelle bonne idée!).
J’ai beaucoup aimé en particulier toute la première partie (un petit coup de fatigue pour ma part sur la fin, j’ai moins accroché avec le final et la fin de la bataille), le jeu avec les spectateurs, l’abolition de la frontière de la scène et l’utilisation du premier rang de la salle, les adresses directes, cela relance l’attention et la compréhension, et c’est bien fait!
On en rit même de tant d’horreurs,  de tant de mauvaise fois…. et la nouvelle traduction proposée ici apporte une compréhension qui m’a un peu manquée à la lecture, tout en en gardant toute la poésie et le lyrisme de certains passages.
De nombreuses tables, un espace qui bouge, une ingénieuse tour, du sang qui s’incruste partout, des lumières, des ombres et des roses (la rose blanche des York contre la rose rouge des Lancastre) , composent un décor où vient parfaitement s’inscrire la tragédie.

Quand à la distribution, là encore cela fonctionne très bien!10 acteurs pour une trentaine de personnages, et une vraie réussite au final!
Une pièce créée à Tours que vous pourrez ensuite retrouver en tournée, n’hésitez pas!

 

13 commentaires

  1. Ce que j'aime chez Shakespeare (entre autres) c'est le mélange des genres : le tragique le plus noir côtoie la comédie. Cette mère qui compte ses morts devant une autre mère, pour lui expliquer qu'elle est plus malheureuse, c'est grotesque, mais c'est humain aussi;Il y avait quelques étrangetés dans cette mise en scène, notamment la bataille à la fin, mais j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à revoir cette pièce. La mise en scène, à Tours il y a cinq ou six ans de cette même pièce était beaucoup plus… physique, je dirais. Richard III finissait dans la boue, et dans les bas-fonds, c'était saisissant.La prochaine fois à Tours, je vais voir l'adaptation de \ »Blonde\ » de Joyce Carol Oates : y vas-tu ?

  2. Merci pour ce compte rendu qui m'a donné vraiment envie de voir cette pièce. J'en ai abandonné la lecture mais j'y reviendrai et puis espérons que d'ici là je pourrai la voir! J'ajoute ton lien au challenge Shakespeare!

  3. je pense que sans 'l'aide \ » de la représentation, j'aurais eu du mal à la lecture seule également!bonne soirée!

  4. J'avais pensé à toi quand j'avais vu qu'elle était à Tours^^ La mise en scène avait l'air intéressante. Par contre, je regrette toujours que le rôle soit interprété par des acteurs un peu trop âgés (Richard est mort à 32 ans), même si je comprends pourquoi.

  5. c'est vrai, cela change un peu le regard porté sur le personnage d'ailleurs. Mais pour un jeune comédien, avoir les épaules pour ce rôle.. pas simple!

  6. Ca donne vraiment envie, surtout que j'adore Dominique Pinon, et tu dis que tu ne t'es pas perdu en route …ça c'est essentiel ;)Catherine

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