Seule Venise Claudie Gallay

A quarante ans, quittée par son compagnon, elle vide son compte en banque et part à Venise, pour ne pas sombrer. C’est l’hiver, les touristes ont déserté la ville et seuls les locataires de la pension où elle loge l’arrachent à sa solitude.

Claudie Gallay fait partie des auteurs que je retrouve toujours avec plaisir, Seule Venise était dans ma PAL depuis plusieurs semaines, je me le gardai en réserve et le rendez-vous, c’était ce week-end, entre pluies verglaçantes et neige, quoi de mieux que de se blottir dans le canapé, une tasse de thé à la main, un fond de musique… et Venise…
 
J’ai retrouvé avec plaisir les lieux qui m’avaient marqué lors de mon séjour dans cette ville magique, de l’arrivée à la gare, directement du train à la lagune, les palais, les églises, l’acqua-alta, et cette indéfinissable charme de la ville, même en hiver et dans la brume.

Les rencontres, les destins, les relations aux autres…  un petit groupe de personnages bien croqués.

Même plaisir quand à l’écriture de l’auteure, cette musique des mots si agréable, à petites touches comme picturales, bien en phase avec le récit, après Les déferlantes (avec lequel on retrouve quelques similitudes, l’importance des conversations avec l’homme âgé qui trouve un refuge à la fin, le couvent…, comme si Seule Venise avait été une sorte de préparation pour arriver à la densité des Déférlantes) et L’amour est une île, une troisième belle découverte.
Peu de choses sont dites finalement, on finira par mieux connaître le passé du Prince russe que celui de la narratrice, dont on ne sait pas le prénom, on va à l’essentiel, peut importe l’avant, ce qui compte c’est le maintenant et l’avenir. Et ce sont ces non-dits, ces ellipses, qui font la force du texte.
Ici, l’atmosphère est grise, brumeuse, comme Venise en hiver, comme l’était le ciel ici au moment où je lisais ces pages, et l’on retrouve comme toujours chez cette auteure des références littéraires (forcément, avec un personnage libraire…) et artistique (picturale et musicale) qui donnent envie de prolonger autrement la lecture : Un barrage contre le pacifique de Duras, Mort à Venise de Thomas Mann (lu et beaucoup apprécié également), La barbarie ordinaire: Music à Dachau de Jean Clair.

Un peintre dont on parle beaucoup dans ce livre :

Zoran Music Né en 1909 à Gorizia, en Dalmatie le peintre Zoran Music fut arrêté en 1944 par la Gestapo et déporté à Dachau. Cette période de captivité et de souffrance détermina tout son oeuvre à venir. Lors de sa captivité, Zoran Music fut saisi par une incroyable frénésie de dessiner la vie au camp. Au sortir de cette douloureuse expérience, il fit des séjours réguliers à Venise et en Suisse puis s’installa à Paris en 1952. Il réalisa entre autres de nombreuses vues de Venise dans une palette Terre de Sienne aux tons doux et brumeux. En 1995, il a fait partie de la sélection pour le centenaire de la Biennale de Venise, où il s’éteint le 25 mai 2005. Il était âgé de 96 ans.

« Je dessine comme en transe m’accorchant morbidement à mes bouts de papier. J’étais comme aveuglé par la grandeur hallucinante de ces champs de cadavres. De loin, ils m’apparaissaient comme des plaques de neige blanche, des reflets d’argent sur les montagnes, ou encore pareils à tout vol de mouettes blanches posées sur la lagune, face au fond noir de la tempête au large ».

Claudie Gallay sur ToursEtCulture

La beauté des jours, Claudie Gallay

Une part de ciel Claudie GALLAY

L’amour est une île Claudie Gallay

Seule Venise Claudie Gallay

Lecture Seule Venise Festival de poche Tours

Souvenirs de voyages à Venise ;

https://toursetculture.com/category/voyages-europe/italie-venise-et-la-venetie/

11 commentaires

  1. Un livre que j'avais bien aimé et que j'ai d'autant plus apprécié puisque je l'ai lu à… Venise!!!Belle semaine à toi !

  2. J'avoue, pardon d'apporter un bémol, que j'ai été, quant à moi assez déçue par Seule Venise… j'ai trouvé que le portrait de la Serenissime y était un peu naïf, un peu trop \ »touristique\ », avec des étonnements trop au premier degré. Et alors que j'aime vraiment Claudie Gallay… les Déferlantes en particulier !

  3. c'est sûr que la barre des Déferlantes est très haute, on retrouve d'ailleurs des thèmes communs, mais je comprends ce que tu veux dire concernant la description de Venise, on reste dans le \ »classique\ »!bonne journée!

  4. Mmmm je note, ça a l'air d'un joli conte… (oui je sais, je suis à la bourre pour mettre le lien mais me voici) je me le garde pour plus tard ! Merci.

  5. Bonsoir,Un livre envoûtant comme doit l'être cette belle cité, un auteur qui sait traduire une atmosphère et faire vivre des personnages comme personne.Bonne soiréeAnne

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